Dans ses yeux - Jean-Pierre Léonardini pour L'Humanité - 19 octobre 2025
(...) Pardon pour ce résumé brutal, car ce qui importe est à voir et à entendre au fil d’une écriture subtile, propre à suggérer dévoilements successifs et interprétations diverses. (...)
Heidi-Eva Clavier déploie des trésors de sensibilité en donnant corps à cette triste histoire, infiniment plausible quant à la sphère sociale impliquée et au dialogue empêché qu’elle suggère. La scénographie de Mathilde Cordier, faite de tissus traversés par la lumière (Julien Crépin), engendre une poétique de scène singulière. Les acteurs, au plus haut de leurs accents de vérité respectifs, touchent résolument au coeur du sujet.

Dans ses yeux - Nicolas Arnstam pour Froggy's delight - octobre 2025
(...) "Dans ses yeux" de Marie-Pierre Cattino explore avec brio les liens familiaux, les non-dits et les habitudes, la souffrance et la résilience.
Avec une écriture circulaire, elle fait vriller les ressentiments et revenir les ombres du passé. Elle déroule cette pièce très prenante au malaise palpable où les personnages tentent de recoller les dégâts. Mais dans ce suspense haletant et tendu, où règlements de compte et vérités s'affrontent, la famille finira par voler en éclat.
Heidi-Eva Clavier orchestre avec maestria ce huis-clos dont la tension monte crescendo. Sa mise en scène est tout à fait admirable et maintient l'intérêt jusqu'au dénouement.
Elle dirige avec finesse des comédiens impeccables : François Clavier, Coco Felgeirolles, Thomas Justine (à la musique également pour jouer la composition de Valérian Béhar-Bonnet) et Marion Trémontels, tous excellents.
Un très bon spectacle qui vous secoue et marque de son empreinte.

Dans ses yeux - Laurent Schteiner pour Sur les planches - 11 octobre 2025
Heidi-Eva Clavier nous revient avec un texte coup de poing de Marie-Pierre Cattino, Dans ses yeux.
Construisant sa mise en scène avec la sensibilité et la finesse qu’on lui connait, elle nous livre, à travers cette oeuvre, un spectacle puissant, dense et émouvant. On ne ressort pas indemne de cette pièce.
Ce qui retient notre attention est le soin extrême de la mise en scène qu’a apporté Heidi-Eva Clavier à ce spectacle. Rien, absolument rien n’est laissé au hasard. Tout concourt à apporter un écot à cette riche dramaturgie. La musique du film Le Parrain signé Nino Rota est troublante de signification lorsqu’on en connait ses premières paroles « Parle plus bas car on pourrait t’entendre… ». Au fil de la pièce, la tension monte et se tend au point où le public est traversé par la fulgurance de l’émotion. Il est saisi par cette dramaturgie qu’il n’a pas vu venir. Tel un coup de feu, il se surprend à tressaillir. Les comédiens sont fabuleux de Coco Felgeirolles à François Clavier en passant par Marion Trémontels. Saluons également Thomas Justine, qui, tel un spectre, nous présente les méandres calcinés d’une famille en miettes à l’aide d’une petite torche entourée par les ténèbres. Chaque famille possède ses secrets. Le poids de certains secrets est tellement lourd que la vie même s’en trouve écrasée. Si la verbalisation est nécessaire, voire salutaire, elle doit s’accompagner d’une acceptation totale de toutes lesparties. A défaut, le déni sera la porte conduisant directement en Enfer.

Dans ses yeux - Yves Poey pour De la cour au jardin - 10 octobre 2025
Un spectacle pour le meilleur et pour le dire ! (...)
Marie-Pierre Cattino a écrit cette histoire bouleversante. Une histoire trop précise, trop juste, trop intense pour que cette tragédie soit complètement imaginée. Dans un style et un thème qui ne sont pas sans rappeler ceux de Lagarce (et sous mon traitement de texte, c’est un véritable compliment), elle nous présente ces quatre personnages confrontés au terrible Destin.
(...) Cinq artistes bien connus des fidèles lecteurs de ce site se sont emparés à bras le corps de ce texte pour nous en donner une vision intense, puissante, en nous embarquant sans concession, sans mièvrerie ni pathos de mauvais aloi mais au contraire avec une sidérante vérité dans cette sorte d’enquête psychologique. (...) Heidi-Eva Clavier a mis en scène ce spectacle avec quantité de parti-pris fort judicieux. (...)
Les toujours aussi formidables Coco Feilgerolles et François Clavier campent avec maestria ces deux êtres qui ont décidé de tirer un trait, de se réfugier chacun à sa manière dans le non-dit. Comment ne pas être impressionné par les scènes de dialogues entre les deux, comment ne pas être fasciné par leur incarnation respective, par leur capacité à dire tout en ne disant pas, par leur diatribes, par leur engagement, par leur puissance de jeu !
Les « petits jeunes », ce sont Valentin Béhar-Bonnet, dans un registre tout à fait différent de ses rôles au sein de la troupe des Mauvais élèves, et Marion Trémontels. Eux aussi nous sidèrent, au sens noble du terme. On croit tout à fait à leurs personnages de
jeunes gens déchirés et parfois déchirants. Marion Trémontels sera ô combien bouleversante, notamment dans un long monologue. Je
vous prie de croire que dans la salle, nous n’en menons pas large ! Grâce à elle qui nous dira, nous saurons.
Il faut aller découvrir ce spectacle qui ne peut laisser personne indifférent. Un théâtre intelligent au possible, implacable de maîtrise.

Romance - Le Maine Libre - 30 avril 2025
❲...❳ Durant plus d’une heure, seule en scène, Marion Trémontels se glisse dans la peau et la souffrance de son personnage avec une force et une intensité incroyable ❲...❳. La mise en scène imaginée par Heidi Eva Clavier est épurée ; une table, une chaise, un écran, des lumières et pourtant le public a ressenti chaque détail du récit d’Imène : une cave froide, un repas familial, une chambre d’adolescente. Marion Trémontels incarne Imène avec talent ; sa détresse, sa colère, sa culpabilité se lisent sur son visage, dans sa gestuelle, mais aussi dans ses silences. Elle met le public face à sa conscience. ❲...❳ À la sortie de la salle, le public est resté silencieux durant plusieurs minutes. Il faut digérer tout ça, c’est intense, Marion Trémontels est captivante, mais aussi, on est saisi. C’est autour du bar du musée que les sourires sont revenus. « Romance » a marqué les esprits, une représentation qui restera dans les mémoires.

Romance - Angèle Luccioni pour La Provence - 8 juillet 2024
(...) Jasmine, piégée par les réseaux sociaux, était tombée dans un engrenage. Elle s’était trompée de rêve. Elle avait pris pour de l’Amour ce qui n’était que pornographie, violence et emprise. Mais heureusement, elle ne s’était pas trompée en choisissant Imène comme amie.
Dans une mise en scène sobre d’Heidi-Éva Clavier, Marion Trémontels, habitée par son personnage, nous offre une interprétation sensible, touchante, remarquable.
Romance - Laurent Schteiner pour Sur les planches - 8 juillet 2024
Artéphile nous présente actuellement un spectacle puissant et salutaire, Romance. Ce spectacle de Catherine Benhamou interroge la
radicalité des adolescents souhaitant verser dans la violence aveugle les précipitant dans une descente aux enfers. Heidi-Eva Clavier signe une mise en scène efficace et esthétisante. Ce spectacle fait partie des moments théâtraux qu’on n’oublie pas de sitôt.
(...) Le récit d’Imène nous emporte dans un tourbillon de folie où nous ressentons l’impuissance de la société. La mise en scène de Heidi-Eva Clavier crée des « close-up » où Imène apporte son témoignage par le biais de vidéo in vivo. Son récit bouleversant nous prend aux tripes tant la puissance de la narration nous bouscule. Marion Trémontels, magnifique interprète, est bouleversante de vérité et ses larmes nous serrent la gorge tant l’émotion nous submerge. Un spectacle magnifique à découvrir !

Romance - SudArt-Culture - juillet 2024
Un "Seule en scène" remarquable de Marion Trémontels, pour un texte de Catherine Benhamou, dans une mise en scène minimale, de Heidi Eva Clavier, une petite table, un petit écran sur le côté et une caméra. Un récit, celui d'Imène la meilleure amie de Jasmine, en jogging avec capuche, tout en économie de gestes et de paroles. Elles ont 16 ans, vont au lycée qui jouxte la cité où elles vivent, où il vaut mieux "ne pas se faire remarquer", mais elles vivent aussi beaucoup en imagination et sur internet.
C'est ce qui va entrainer Jasmine dans sa descente aux enfers, d'amour, non désiré avec un garçon paumé qui se drogue, jusqu'à "un projet" d'attentat, les dérives d'une adolescente qui voulait "que ça bouge", une radicalisation qui s'est faite à l'insu de son amie et de sa mère, un récit qui alerte sur les dangers des réseaux sociaux et peuvent bouleverser une jeune vie.
A VOIR ABSOLUMENT POUR TOUT PUBLIC ADULTE ET GRANDS ADOS
Appels d'Urgence - Jean-Pierre Léonardini pour L'Humanité - 2023
❲...❳ Il sera impossible, après Coco Felgeirolles, de s'emparer de ce texte, tellement, par bonheur, elle l'a fait sien. Le spectacle, d'à peine une heure d'horloge, est tout entier placé sous le signe d'une sorte de connivence sensible, autant avec Heidi-Eva Clavier, qui a suivi, pas à pas, la parlerie de l'héroïne, qu'avec chaque spectateur, que celle-ci regarde dans les yeux. ❲...❳ Elle use avec art de tous les registres, cultive une drôlerie ineffable pour mieux contredire une mélancolie sous-jacente ❲...❳.
Appels d'Urgence - Marie Plantin pour sceneweb.fr - juillet 2023
(...) Drôle émouvante, définitivement attachante, Coco Felgeirolles nous sert ce texte avec un tact délectable, son visage est un livre ouvert traversé par un éventail d’émotions fugitives et mouvantes. Et lorsqu’elle déclare : “Ce que je veux, c’est avoir une place dans la vraie vie”, on se dit qu’il n’y a pas d’âge pour tendre à la vie en vrai et mettre nos émissaires du virtuel en sourdine.
Appels d'Urgence - Marie-Valentine Chaudon pour La Croix - 2023
❲...❳ Appels d'Urgence n'a rien d'une rengaine sur l'air de "C'était mieux avant". Ce portrait de femme en lutte contre l'étau social du temps est une magnifique arabesque brodée par les talents réunis de trois femmes : Coco Felgeirolles, Heidi-Eva Clavier, sa fille, qui l'a met en scène avec une délicatesse déterminée, et Agnès Marietta, qui offre une écriture puissante à ce récit singulier.❲...❳
Appels d'Urgence - Yves Poey - 2023
Concocté à six mains, ce remarquable spectacle fait partie des seuls et seules en scènes les plus réussis auxquels il m’ait été donné d’assister. Six mains ? Une autrice, Agnès Marietta, à l’écriture jubilatoire, une jeune metteure en scène bien connue des fidèles de ce site, Heidi-Eva Clavier, et une comédienne magnifique, Coco Felgeirolles. Ces trois demoiselles ont réussi à allier le fond et la forme en terme de totale réussite, pour nous proposer une passionnante heure, à la fois drôle et émouvante, faite d’une subtile légèreté et d’une grande profondeur.
Appels d'Urgence - Véronique Hotte - 2023
Perfecto sur le dos, l’élégante et moqueuse Coco Felgeirolles ne s’en laisse pas conter, attentive aux jours qui passent, elle s’amuse de ces petits bouleversements imposés – puis surpassés – par la technologie et les repères nouveaux d’une société qui se métamorphose et qui met à mal le sentiment d’être, l’échange avec l’autre, la vraie présence, ce contre quoi elle oeuvre via le théâtre.
Appels d'Urgence - Chantal Boiron - 2023
❲...❳La mise en scène de Heidi-Eva Clavier est simple, efficace. Sur le plateau, une chaise, un ordinateur, une télé... Coco Felgeirolles incarne avec brio la narratrice et les multiples personnages qui entrent dans son récit : son ex et son accent du midi, ses enfants si peu présents, le vendeur qui lui propose un scanner alors qu’elle vient acheter une imprimante… C’est le théâtre dans le théâtre. ❲...❳ C'est une jolie réflexion, caustique, un brin nostalgique, sur notre époque et l'art de vieillir.
Appels d'Urgence - Laurent Schteiner - 2023
Il convient de saluer, outre la performance de Coco Felgeirolles, le délicat et sensible travail de cette figure qui réunit des souvenirs personnels, de la fiction et une intangible réalité. Saluons à cet effet, l’autrice, Agnès Marietta et la metteuse en scène Heidi-Eva Clavier qui ont uni leur talent à Coco Felgeirolles pour nous proposer un spectacle où la densité et la profondeur sont de tout premier ordre.
Appels d'Urgence - Philippe du Vignal - 2023
En une heure, cette messe du temps passé est dite, et bien dite. Heidi-Eva Clavier a les capacités pour aborder la mise en scène de solos, voire de pièces, plus difficiles. Et on passe un bon moment, loin des technologies prétentieuses qui encombrent en ce moment les plateaux de théâtre… Et dans une grande proximité avec cette actrice qui nous raconte à son rythme, cette difficile adaptation des humains au monde d’aujourd’hui… Un monde qui ne pourra plus être celui de demain, si nous voulons encore vivre comme à la fin du XX ème siècle et ne pas voir que la fourniture d’énergie est déjà devenue une arme géopolitique…
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore - L’Oeil d’Olivier, 20 juillet 2023
(...) S’emparant avec juste ce qu’il faut d’impertinence du très drolatique et lucide texte d’Agnès Marietta, Heidi-Eva Clavier signe un spectacle haut en couleurs, incisif, qui fait certes du bien aux zygomatiques, mais surtout invite à une réflexion sur la manière dont nos sociétés contemporaines qui zappent frénétiquement d’un bouc-émissaire à l’autre voient nos vieux, nos personnes âgées, trop vite mises au placard.Avec mordant et un humour décapant, l’inérrable Coco Felgeirolles joue les vieilles femmes indignes, rebelles, les mamies révoltées face à un monde qui l’a trop vite mise au rebut.

❲...❳ L’auteure de ce remarquable texte va nous disséquer au moyen d’un scalpel des plus acérés ainsi qu’une écriture on ne peut plus incisive et tranchante, un moment très particulier de vie, psychologique et physique.
Les deux dimensions seront intimement liées.
Cette écriture passionnante ne nous laissera aucun répit, ce récit fait de mots on ne peut plus réalistes et évocateurs va à la fois nous captiver et nous édifier, au sens premier du terme.
❲...❳
Heidi-Eva Clavier a complètement réussi à traduire sur le plateau les tenants et les aboutissants dramaturgiques de cette pièce.
Ici, les mots vont compter, bien entendu, mais les corps auront eux aussi toute leur importance. ❲...❳ Elle nous propose en effet une vraie chorégraphie, à la fois délicate et féroce, douce et intense.
❲...❳
Cette entreprise artistique très réussie, cet Adagio maladie est le premier volet du triptyque Débordées consacré à des parcours féminins. C'est un très beau moment de théâtre. Je ne doute pas un seul instant que ces trois créations d’un soir chacune au théâtre El Duende seront prochainement reprises ici ou là.



